Tissus pour masque barrière contre le coronavirus
Bonjour les Futé.e.s du Quotidien !
21 avril 2020. J’espère que vous allez bien, ainsi que vos proches. Que de choses se sont passées en un mois du côté des masques en tissus comme de barrière de protection contre le coronavirus… ou peut-être devrait-on dire maintenant masques anti-gouttelettes… anti-projections… anti-postillons… grand public… alternatif… à usage non sanitaire… « maison« … anti-covid… Quelle que soit leur appellation, nous sommes de plus en plus nombreux.ses à avoir adopté le port de ce type de masque, surtout pour nos déplacements dans les lieux publics. Avec encore beaucoup d’interrogations sur les matières et tissus à choisir pour avoir un masque à la fois efficace et bien toléré.
Dans cet article, je vous livre le fruit de mes recherches pour faire le meilleur choix de matières et tissus pour masque barrière contre le coronavirus. Pour réaliser un masque réutilisable (lavable) ou pour faire un masque à usage unique (jetable).
Si vous n’êtes pas encore convaincu.e de l’utilité du port d’un masque barrière alternatif pour lutter contre le coronavirus SARS-CoV-2, responsable de la maladie Covid-19, je vous invite à lire cet article : 5 bonnes raisons de porter un masque contre le coronavirus.
Depuis, d’autres arguments sont venus conforter ce qui n’était à l’époque qu’une intime conviction. Ce type de masque sera même bientôt un outil indispensable au déconfinement prévu progressivement le 11 mai prochain. Voire obligatoire dans certaines situations. Et toujours complémentaire des autres mesures barrières (distanciation sociale, lavage fréquent des mains, etc.).
QUELS TISSUS POUR UN MASQUE BARRIÈRE ANTI CORONAVIRUS ? COMBIEN DE COUCHES ?
{mise à jour du 05 mai } Cet article a fait l’objet de quelques modifications suite aux mises à jour de plusieurs documents de référence le 28 avril 2020 : AFNOR, DGA, etc.
Dans l’article Coudre un masque de protection en tissu, j’indique les matières et tissus pour votre masque barrière contre le coronavirus, réutilisable en tissu. Du moins ceux qui me semblent les plus adaptés pour une confection « maison » parmi la liste qui était recommandée par l’AFNOR dans la première version de son référentiel sur les « Masques barrière – AFNOR SPEC S76-001 » du 27 mars 2020 :
- 2 couches de « tissé »: 2 tissus en coton popeline « 120 fils » à coudre selon le modèle « à plis ». {mise à jour du 05 mai } Cette combinaison ne figure plus dans les documents sources mis à jour fin avril (AFNOR, DGA)
- ou 2 couches de « non-tissé« : 2 non-tissés en polypropylène 60 g/m2
- ou encore masque en 3 couches : 2 couches de tissu de coton 150 g/m2 + 1 couche intermédiaire en viscose non tissée 130 g/m2
Ce guide AFNOR est un formidable outil. Il fournit de nombreuses informations quant à l’utilisation de ce type de masque. Pour l’obtenir, il suffit d’en faire la demande gratuite sur le site de l’AFNOR par le lien suivant. L’AFNOR demande à chacun de ne pas transmettre le document afin que vous puissiez, au moment où vous lirez cet article, bénéficier de la version en vigueur.
{mise à jour du 05 mai} Dans la version 1.0, il indiquait les matières recommandées en tissus et non-tissés pour la confection des masques barrières alternatifs dans le contexte de lutte contre le coronavirus. Dans sa mise à jour du 28 avril 2020, version 1.10, l’AFNOR a supprimé les tableaux de matières et tissus et renvoie vers les sites sources. D’autres liens sont ajoutés, ainsi qu’un patron junior en complément des patrons pour adulte.
TESTS de la Direction Générale de l’Armement
{mise à jour du 05 mai }
L’AFNOR renvoie maintenant, en particulier, sur cette page : « Masques barrières Réglementation, autorités sanitaires, tests de tissus et masques. Les informations essentielles ». Une mine d’informations ! Vous y trouverez entre autres ce fameux tableau « Avis de l’IFTH – Base de données sur les matières pour réaliser un masque ». Il s’agit des résultats des tests réalisés par la Direction Générale de l’Armement (DGA). Ce tableau est régulièrement mis à jour et complété.
{mise à jour du 05 mai} Ainsi donc, plus de liste dans la version v1.10 du guide AFNOR. Et pas de popeline 120 fils dans ce tableau référence ! D’autres caractéristiques de popeline avec d’autres tissus sont citées. Conformes ou non conformes d’ailleurs. Bien complexe.
Bien complexe tout ça ! Mais on voit que parmi ce qui accessible pour un particulier, toutes les combinaisons tournent autour du même principe. Pour le grand public n’ayant pas accès à des tissus techniques, il faut plusieurs épaisseurs pour faire un masque anti-covid à la maison. Ce tableau indique aussi les erreurs à éviter. Et ça, c’est rassurant aussi.
Deux catégories de masques alternatifs à visée non sanitaire
Vous verrez également dans ces documents la distinction des catégories de protection : 1 et 2. Catégorie 1 : vous vous protégez et vous protégez les autres. Catégorie 2 : vous protégez les autres en portant un masque = but premier du masque barrière… vraiment efficace uniquement si tout le monde en porte un dans la pièce ou le lieu confiné (transports en commun par exemple). {mise à jour du 05 mai} Le document de l’AFNOR v1.10 du 28 avril précise que les masques en tissu réalisés selon la v1.0 du 27 mars sont considérés comme des masques de catégories 2.
EN PRATIQUE… DANS SA « RÉSERVE À COUTURE » OU SON PLACARD, QUE PEUT-ON UTILISER ?
Mais force est de constater qu’il n’est toujours pas aisé en pratique, pour un particulier, de savoir quelle matière ou quel tissu choisir pour un masque barrière contre le coronavirus. Ce tissu est-il en 100% coton ? Cette matière qui ne ressemble pas à du coton, est-ce de la viscose ? du polyester ? un mélange ? Qu’est-ce qu’une « popeline » ? Il est recommandé d’utiliser un « tissu au maillage serré« … mais qu’est-ce que c’est un « »tissu serré » ? Qui ne laisse pas beaucoup passer la lumière ? Un peu subjectif, non ? Tee-shirt ? Drap ? Taie d’oreiller ? Foulard ? Lingette en microfibre ?
N’étant pas sûr.e que le tissu choisi soit complètement approprié, puis-je ajouter un filtre, une couche intermédiaire, par précaution ? Si oui, quoi ? Cet insert doit-il être réutilisable aussi ou jetable ?
EN PRÉAMBULE – Précautions indispensables…
Ne prenez pas n’importe quels tissus pour votre masque anti- coronavius ! Gardez à l’esprit que ce type de masque est destiné à être respiré, directement, pendant au minimum 1/2 heure à 1 heure, parfois plus de 8 heures chaque jour (en changeant de masque tous les 4 heures maximum). Il doit permettre de se protéger les uns les autres.
… pour ne pas créer de soucis supplémentaires au coronavirus
Il ne doit pas, en voulant éviter d’être contaminé par le coronavirus, être à l’origine d’autres troubles ou pathologies telles une intoxication chimique (cf certains modèles avec de la colle) ou une contamination par des bactéries dangereuses (résistantes aux antibiotiques), ni provoquer de l’eczéma ou des suffocations. Attention notamment aux jeunes enfants ou aux personnes en situation de handicap qui ne seraient pas capables d’enlever le masque en cas de manque d’air ou de troubles. Cette petite liste, non exhaustive, n’est pas là pour dissuader de porter un masque barrière anti-gouttelettes mais pour aider à sa bonne utilisation.
MATIÈRES IDÉALES POUR UN MASQUE BARRIÈRE FAIT MAISON
Ainsi, les tissus pour votre masque barrière anti- coronavirus doivent impérativement :
- être non nocifs pour les muqueuses de la bouche, du nez, des poumons. Ils ne doivent pas relarguer de particules dangereuses pour la santé (chimiques, physiques ou microbiologiques)
- être respirants (bannir tout film plastique étanche à l’air)
- être non irritants pour la peau, doux au toucher
- se laver facilement, supporter un lavage à 60°C minimum ainsi que la vapeur d’un fer à repasser ou d’un défroisseur, voire pouvoir être désinfecté dans l’eau bouillante (type « désinfection bouilloire » ou « stérilisation tétines »)
- sécher rapidement (il est dit en moins de 2 heures), supporter le séchage mécanique en sèche-linge
et si possibles :
- être facilement disponibles à la maison
- si possible avoir des propriétés hydrophobes (qui fuit l’eau) ce qui crée une barrière supplémentaire aux gouttelettes, dans les deux sens : être déperlant voire un peu imperméable à l’eau (mais respirant c’est à dire perméable l’air, sinon, on finit par respirer notre CO2 expiré, en somme, on s’asphyxie !)
- avoir une tenue adaptée pour que le masque « se tienne » (l’idéal est d’avoir un espace de 1 à 2 cm au-dessus de la bouche pour avoir une petite réserve d’air qui se renouvelle) sans être trop rigide pour éviter trop de fuites (même si on ne cherche pas une étanchéité absolue comme pour un masque FFP2). Donc éviter qu’il ne « colle » au visage.
Matériaux à ne PAS utiliser
Avant d’aborder les tissus possibles pour son masque barrière anti- coronavirus lavable en tissu, et le filtre éventuel, il m’a semblé important d’indiquer ce qui ne doit PAS être utilisé, ou avec prudence et précautions. En somme, que ce soit comme structure du masque ou comme filtre inséré dans le masque, il convient de :
- bannir les films plastiques de type alimentaires, le papier d’aluminium, le papier de cuisson, les champs opératoires (parfois gardés d’un set de soin si l’infirmier.e à domicile n’en a pas eu besoin…)… bref tout ce qui empêchera de respirer. La tentation est grande de vouloir faire un écran total aux projections. Dans ce cas, optez pour une visière qui sera à 10 cm environ du masque. De toute façon, si votre masque n’est pas assez respirant, vous respirerez par les fuites du masque s’il y en a. Ou vous manipulerez votre masque pour avoir de l’air frais… Attention si vous équipez votre jeune enfant ou toute personne qui ne serait pas à même de vous dire qu’elle manque d’air.
- éliminer les sacs d’aspirateur. Nombreux contiennent des substances nocives.
- ne pas utiliser non plus de filtre à café, surtout en contact direct avec la peau. Ils ne sont pas adaptés et pourraient être irritants.
- mise à jour du 24 avril 2020. ni les lingettes en microfibre réutilisables (mélange de polyester et polyamide). La microfibre fait partie des tissus non validés pour la confection d’un masque barrière contre le coronavirus. Cette matière est jugée non conforme sur les critères de respirabilité. Cela fait sans doute référence aux tissus qui servent à la confection des lingettes pour lunettes, chiffons, chiffonnettes ou serviette de bain ou de plage. Avec une certaine densité. Selon le chiffon, le « tissu » sera en effet plus ou moins respirable, voire étouffant. Surtout si la lingette est pliée en 4 voire 8 épaisseurs (comme vu sur des vidéos d’astuces pour masque rapidement confectionnés) et appliquée directement sur le visage. A éviter absolument sous peine d’étouffement.
ou avec PRUDENCE
- être très prudents avec les lingettes dépoussiérantes jetables. Souvent citées aussi sur le net comme étant une possibilité de couche intermédiaire : certaines sont imprégnées d’un produit chimique donc bien sûr à bannir ; d’autres sont non imprégnées mais sont-elles pour autant sans danger ? Par prudence, personnellement je ne les utilise pas (quelles conditions de fabrication ? relargage de particules ?). Elles ne sont pas citées dans les tableaux AFNOR comme faisant partie des matières et tissus utilisables pour un masque barrière contre le coronavirus. Logique puisqu’il n’est pas prévu, dans les modèles proposés, d’ajouter un insert jetable dans le masque.
Et l’essuie-tout ?
- éviter les matières type essuie-tout ou sopalin. Certes « sous la main », pratiques et bon marché. Mais d’une innocuité incertaine. Pelucheux et issus en (grande) partie du recyclage. Avec de nombreux additifs tout au long de la chaîne de fabrication. Voici un lien en cliquant ici vers un article très instructif du site Guichet du Savoir sur la fabrication du papier essuie-tout. Cela m’a confortée dans l’idée de ne pas utiliser d’essuie-tout, ni directement sur le visage, ni en filtre dans mes masques. Bien sûr non cité dans le document de l’AFNOR.
Cette liste pourrait sans doute encore s’allonger. En résumé : éviter de – trop – détourner les usages. Un sac aspirateur par exemple, même s’il a des propriétés filtrantes, est fait pour aspirer les saletés du sol. A moins d’être « du métier », il nous manque souvent des informations essentielles pour pouvoir juger de l’innocuité et de l’efficacité d’un produit en tant que masque à appliquer sur le visage.
LES MATIÈRES ET TISSUS UTILISER
Comme je ne suis ni ingénieure textile ni couturière professionnelle et que je ne travaille pas dans le commerce ou l’industrie du textile... J’ai fait quelques recherches sur internet pour en savoir davantage sur les tissus et leurs caractéristiques. {mise à jour du 05 mai }Les descriptions ci-dessous concernent des tissus ou matières qui étaient citées par l’AFNOR dans sa 1ère version 1.0 pour la fabrication du masque entier. Ce que j’appelle la structure du masque, par opposition à un insert ou filtre (jetable ou lavage) qu’on viendrait éventuellement mettre à l’intérieur en renfort. L’AFNOR ne prévoit pas d’insérer quelque chose dans un masque (pas dans la version 1.0 et toujours pas dans la mise à jour 1.10). C’est soit du tout lavable soit du tout jetable.
C’est parti pour la quête des tissus pour masque barrière contre le coronavirus !
Qu’est-ce qu’une popeline de coton ?
C’est LA question ! On entend souvent parler d’utiliser un drap de qualité… Personnellement, ça ne m’avance pas beaucoup plus. Et la question subsidiaire : popeline 120 fils… Mystère, mystère… {mise à jour du 05 mai } C’est peut-être la raison pour laquelle elle n’apparaît plus dans aucun tableau. Parfait ! Un problème de réglé 🙂 Pour le grammage, c’est plus facile, certains sites indique cette information sans ambiguïté. Reste à trouver du 150 g/m2… denrée qui ne semble pas si fréquente. Et passer outre les recommandations d’entretien qui préconisent plus souvent un lavage à 30°C ou 40°C que 60°C… Quand à la certification OEKO-TEX®… c’est bonus !
Popeline : quelques définitions
Voici donc quelques définitions trouvées sur des sites spécialisés du textile. Je n’ai aucun lien commercial avec ces entreprises et je n’ai d’ailleurs encore jamais commandé sur ces sites. Mais leur définition me semblait claire.
« Qu’est ce que la popeline ? La popeline est un tissu avec une armure toile. Son tissage est très serré ce qui lui confère un bel aspect. Très souple et doux au toucher, vous pourrez utiliser ce tissu pour la confection de vêtements type blouse, top, robe légère, jupe et bien entendu les chemises et chemisiers ! Très facile à coudre, utilisez une aiguille standard pour ce tissu. Pour la petite histoire, Le mot popeline vient de papeline car ce tissu a été crée dans la ville papale d’Avignon !«
Consultation en ligne 21/04/2020 sur le site Made In Tissus à l’adresse https://www.madeintissus.fr/273-popeline
Mais… la popeline peut aussi être un mélange de coton et de polyester (sinon ce serait presque trop facile !), dans des proportions variables. Bien regarder la composition… dommage pour les chutes de tissus 😉
Quant au site « Menphys.fr » il explique de façon claire et concise les notions de tissage, de simple ou double retords et de titrage pour la confection des étoffes. On apprend notamment que :
« Le 120 indique un fil très fin qui, par conséquent, augmente la qualité du tissu. On obtient donc un tissu fin et léger, très agréable à porter et résistant mais plus facilement froissable. »
Consultation en ligne 21/04/2020 sur le site Menphys.fr à l’adresse http://menphys.fr/a-information-tissus-24.html
C’est un peu une conclusion. Pour comprendre, voici le lien vers le site « Menphys.fr » pour le détail des explications. Et la synthèse reportée ci-dessous :
TITRAGE ELEVE +++ Tissu résistant Tissu soyeux, léger et agréable à porter Au delà de 160sn, le tissu se froisse plus facilement. | TITRAGE FIN – – –Tissu moins résistant Se froisse moins facilement, Repassage facile Tissu plus abordable |
La popeline en résumé
La popeline de coton est une étoffe de coton, non extensible, assez fine, légère et résistante, avec parfois un léger aspect de brillance, comme satiné. Employée par exemple pour la confection de chemises ou chemisiers ou même patchwork.
Youpi ! J’ai couru dans la penderie de monsieur. Non, non, je ne vais pas sacrifier la chemise de qualité… mais elle me servira de comparaison (certes assez grossière). Sorte de « tissu-étalon » pour savoir si les tissus que j’ai utilisés jusque-là pour faire des masques peuvent satisfaire à ces critères.
Popeline 120 fils ? Coton 150 gr/m2 ?
Ça, je ne le sais toujours pas. 100% coton en 5 langues mais point de détail. Si votre tissage se rapporte à votre grammage… on se croirait presque chez Jean de la Fontaine 🙂 ! Bref ! De retour à mon pseudo-atelier couture, comment évaluer les différents tissus à l’oeil nu, en pleine nuit ? J’ai décidé, dans l’urgence, de regarder mon lustre à travers chaque étoffe. C’est une grosse boule de papier type boule chinoise, avec des motifs. Avec la chemise : aucun motif n’est détectable. Seules les jointures de papier sont visibles. Selon les tissus, idem ou davantage de détails. Bon, pas très scientifique, mais c’est mieux de rien ! Ca rassure un peu en tout cas.
La viscose
Ouf ! Pour la viscose, c’est un peu plus simple. C’est ce qu’on appelle parfois la « soie artificielle« . Reste les mêmes questions : comment reconnaître qu’il d’agit d’un tissu en viscose 130 g/m2 ? Il faut peser et rapporter cette masse sur la surface pesée… avec si possible une balance de précision… ou une grande surface de tissu ! Mais surtout, il est précisé : viscose NON TISSÉE. Là, je ne sais pas à quoi cela correspond ! Et vous ? {mise à jour du 05 mai } Feutrine ???
Les autres tissus
D’autres tissus testés par la DGA sont accessibles aux particuliers : avec la réouverture des magasins de tissus depuis quelques jours, ce sera infiniment plus facile !
Dois-je laver mon tissu avant de faire le masque ?
Oui ! C’est même indispensable pour le coton et la viscose car ils risquent de rétrécir après un lavage à 60°C ou une « désinfection bouilloire ».
Et le polypropylène (PP) ?
Pour confectionner un masque barrière anti- coronavirus il n’y a pas que des tissus qui sont préconisés. Le polypropylène (PP) par exemple fait partie de la famille des non-tissés. C’est la matière phare des draps et housses jetables. On trouve ce type de produits sur les sites spécialisés en matériel médical ou en accueil de campings, gîtes ou hébergements de courte durée. Avec des grammages très variés et généralement bien indiqués. Mais peut-on pour autant l’utiliser comme structure du masque (dans le guide AFNOR : 2 épaisseurs de PP de 60g/m2). Aucune certitude à mon niveau. De plus ils sont généralement considérés comme non lavables, sauf quelques exceptions et selon des modalités variables. {mise à jour du 05 mai } J’ai trouvé sur certains sites de vente de tissus des rouleaux de PP, destinés à la confection de nappes ou autres ouvrages. Mais pas sûr que ce soit adapté (épaisseur ? respirabilité ? nettoyage ?)
INSÉRER UN FILTRE… OU PAS ?
A ce stade, nous avons trouvé les bons tissus pour faire un masque barrière anti coronavirus. Pourtant, comme nous l’avons vu, des doutes persistent. Ou tout simplement, nous n’avons pas dans notre armoire les-dits tissus. Et puis – et c’est tout à fait légitime – la tentation est grande de vouloir un masque non pas seulement protecteur pour les autres (effet anti-postillons) mais aussi un peu protecteur pour soi-même (pour une filtration plus grande que les seules particules supérieures ou égales à 3 microns, au minimum à 70%).
Protéger les autres… et un peu soi-même aussi !
Ainsi, on voit parfois des masques conçus avec des tissus très épais, très serrés voire en multiples couches pour avoir un potentiel effet filtrant vis à vis du coronavirus (0,1 micron donc il y a de la marge). Attention ! Si vous n’arrivez presque plus à respirer à travers votre masque, il est en effet probable que peu de virus ou bactéries de l’environnement parviendront jusqu’à votre bouche… Mais l’air non plus ! C’est donc un compromis à trouver. De plus, un tissu très épais sera plus difficile à sécher correctement.
Arrive en scène… le filtre !
Plutôt que de multiplier les couches de tissus, il est sans doute préférable d’insérer un « filtre », c’est à dire une couche intermédiaire pour renforcer le masque. Pourtant, ce n’est pas – encore – prévu dans le guide AFNOR. C’est personnellement mon choix tant que je n’aurai pas un tissu de coton qui corresponde aux critères de l’AFNOR. Et encore…
Dans les paragraphes qui suivent, j’aborde des pistes de matières qui pourraient convenir. Il s’agit de mon point de vue personnel. L’AFNOR, l’ANSM ou la DGA n’en parle pas, à ma connaissance, ni en bien ni en mal. Dans leurs documents, il s’agit soit d’un masque entièrement lavable, soit d’un masque à usage unique, il n’y a pas d’option a priori pour du semi-réutilisable.
Insérer un « tissu » en polypropylène (PP) ?
Je l’ai évoqué dans un précédent paragraphe avec les draps et housses jetables. Comme insert pour renforcer un masque, cela me semble une bonne option mais encore faut-il en avoir. Personnellement, j’utilise un morceau de housse de matelas jetable (très fine et très respirable) comme filtre intermédiaire pour certains déplacements, dans un masque en double couche de tissu de coton parce que je ne connais pas la qualité de tissage de mes tissus de coton. Pour moi c’est un bon complément. Il est bien respirable malgré sa finesse. J’ai un peu plus chaud, certes, mais je n’ai pas de gêne à la respiration. Autre avantage : le PP a des propriétés hydrophobes, ce qui en fait un très bon élément anti-gouttelettes. Sachant que le coronavirus est transporté dans les gouttelettes de salive et de la toux…
Insérer un mouchoir en papier ?
Un mouchoir en papier semble assez adapté. Un « vrai », type mouchoir « pocket », pas un léger des boîtes distributrices. Que ce soit pour la structure du masque de dépannage à usage unique plié en accordéon et maintenu par un élastique ou une ficelle (mais un seul mouchoir suffit-il ?) ou que ce soit comme filtre inséré dans une poche du masque (un seul mouchoir pourrait suffire). Dans les 2 cas, bien veiller au sens pour le ne pas casser la trame. C’est une matière qui est douce et faite pour aller sur le nez (!) et sa structure en non-tissé semble appropriée. Je préfère un mouchoir en papier plutôt qu’une serviette en papier, qui me semble moins neutre si elle est multicolore et qui a souvent une structure moins solide, moins dense donc plus à risque de se déchirer (mais c’est variable, certaines serviettes sont très « light » et d’autres se rapproche presque d’un non-tissé. C’est compliqué… En revanche, mouchoir ou serviette en papier = cellulose = hydrophile. Peu d’effet anti-gouttelettes. Donc à changer plus fréquemment (toutes les heures ???). Hydrophile… le coton aussi…
Insérer une lingette lavable en microfibre ?
J’en ai parlé dans le paragraphe sur les matières à utiliser avec prudence. Il faut veiller à pouvoir respirer (très variable selon le tissu microfibre) et que la lingette soit exempte de toute saleté résiduelle si elle n’est pas neuve (et toujours laver une première fois avant utilisation)…
LES FEUILLES DE NON-TISSÉ SMS : le « tissu » idéal ?
Une bonne filtration des microorganismes et une bonne respirabilité, est-ce possible ? Oui, mais c’est rare. Et a priori pas possible avec un tissu au sens strict du terme. En revanche, ce sont les avantages du non-tissé en SMS de qualité hospitalière décrit dans le 2ème tableau du référentiel de l’AFNOR. Un autre tableau, transmis par la Société Française des Sciences de la Stérilisation, indique une liste complémentaire de gammes et de marques équivalentes.
Comme dans le tableau I de l’AFNOR il s’agit là aussi de polypropylène mais dans une technologie bien particulière. Voici la définition du site nevolutia.com :
Le SMS ??? Pas que pour les smartphones !
« LE SMS (SPUNBOND + MELTBLOWN + SPUNBOND) ET LE SMMS. Le SMS et SMMS sont des tissus non-tissés de grande couverture. Leur faible grammage qui permet d’obtenir une grande résistance longitudinale et transversale et leur toucher doux en font des produits indiqués pour le secteur médical et hygiénique. D’autant plus que des traitements spécifiques confèrent au SMS et SMMS des caractéristiques différentielles (hydrophile, antibactérien, imperméabilité à l’huile, à l’alcool et au sang). »
https://www.nvevolutia.com/fr/tejidos/tissus-sms/
Concernant les feuilles de SMS et SMMS décrites dans le guide AFNOR, une seule feuille permet de respirer très facilement et est très filtrante vis à vis des microbes en général. Autre avantage, cette matière est hydrophobe. Elle ne retient pas l’eau. Elle a donc un très bon effet anti-gouttelettes. Le SMS est pour moi la matière idéale alternative au masque chirurgical.
Des masques en non-tissé SMS sont-ils disponibles ?
Oui et non. Certains hôpitaux confectionnent des masques barrières avec une feuille (ou deux) de SMS, parfois avec l’aide de bénévoles pour la confection. Ils sont utilisés dans certaines situations à l’hôpital ou pour des patients atteints du covid-19 lors de leur retour à domicile. Mais ces masques restent à usage unique, jetables, car ces feuilles n’ont pas été testées au lavage. Il n’est donc pas possible pour l’instant de savoir si on pourrait les réutiliser ou non, si elles pourraient conserver leurs pleines propriétés après un ou plusieurs lavages.
Pour en savoir davantage à ce sujet, voici un lien vers l’avis conjoint de la Société Française des Sciences de la Stérilisation et de la Société Française d’Hygiène Hospitalière.
Qui sait… peut-être des tests de lavage sont-ils en cours ? Peut-être ces feuilles seront-elles disponibles pour le grand public ? En effet, elles feraient un excellent filtre en couche intermédiaire dans un masque en tissu. Masque semi-réutilisable fiable et confortable. Ce qui permettrait d’utiliser n’importe quel tissu de coton fin et léger, même non serré (puisqu’une seule feuille – de SMS – suffit… les « anciens » souriront peut-être… vieille publicité pour un autre produit 🙂 ! ). A ma connaissance, en France, ce type de feuilles n’est disponible pour le grand public que chez un seul fournisseur, et en quantité limitée.
EN COMPLÉMENT
Voici des liens qui offrent des informations complémentaires sur les tissus pour faire un masque barrière anti coronavirus. Ils pourraient vous être également utiles :
Article de Sciences et avenir : Covid-19 : les règles pour fabriquer des masques « maison »
L’Étoile de coton : ce joli site a eu la bonne idée de nous donner des descriptions de la plupart des tissus rencontrés en couture « maison » dans son « Lexique des tissus« .
Article de Ouest France : Coronavirus. Quels tissus choisir pour confectionner un masque « grand public » ?
{mise à jour du 5 mai} Articles et vidéos du blog L’atelier des Gourdes : en particulier l’article « Masque : tout et son contraire ». Anne, la rédactrice de ce site, a participé à la mise à jour du référentiel AFNOR. Une pointure, donc !
MASQUE BARRIÈRE : PETITS RAPPELS TOUJOURS UTILES
Quelle que soit l’appellation, rappelons qu’il ne s’agit pas de masques homologués selon une norme (le référentiel de l’AFNOR n’est pas une norme). Ce type de masque ne se substitue pas au masque chirurgical ou FFP2. Il vient en complément des gestes barrières et mesures d’hygiène renforcées qu’il convient de continuer à respecter, notamment : distanciation sociale, hygiène des mains et des surfaces, éternuement et toux dans son coude (même si l’on porte un masque barrière grand public) ou dans un mouchoir jetable (et le jeter puis se laver les mains). Sa finalité est de participer à la lutte contre la propagation du coronavirus, responsable du COVID-19 dans le contexte de pandémie qui sévit depuis début 2020. Vous pouvez retrouver toutes ces consignes sur le site du Gouvernement en cliquant ici sur ce lien.
En complément, cet article devrait aussi vous intéresser : Bien porter et manipuler un masque de protection.
Vos commentaires sont les bienvenus 🙂
Dans cet article, j’ai tenté d’apporter quelques réponses pour orienter dans le choix de matières et tissus pour faire son masque barrière contre le coronavirus. Il s’agit du fruit de mes recherches pour la confection de mes propres masques. J’ai apporté le plus grand soin, comme à l’accoutumé, à la rédaction de cet article. Si néanmoins vous constatiez une erreur ou une imprécision, je vous serais reconnaissante de m’en faire part dans la partie commentaires. De même, vos remarques et suggestions sont les bienvenues. Vous êtes de plus en plus nombreux.ses à lire mes articles et je vous en remercie. Alors, autant faire profiter des bonnes idées à un maximum de personnes 🙂
A bientôt 🙂
Comme toujours, j’invite chacun.e à garder son sens critique.
Nul ne peut se prévaloir de détenir toute la vérité.
22 réflexions sur « Tissus pour masque barrière contre le coronavirus »
Bonjour, j’ai téléchargé le pdf des matières afnord la popeline n’est pas du tout conforme, par contre la percale 80g non lavé est ok
Bonjour, merci de votre commentaire. En fait, dans la version v1-10 du 28 avril 2020 du guide AFNOR, il n’y a plus les tableaux de matières de la 1ère version du 27 mars. Le tableau 1 était pour les masques réutilisables lavables, avec entre autres 2 couches de popeline 120 fils ; le tableau 2 était pour les masques à usage unique, jetables, en 1 ou 2 feuilles de stérilisation SMS. Cette nouvelle version du guide AFNOR renvoie vers les références sources qui elles-mêmes mettent à jour régulièrement leurs documents. Vous faites sans doute référence au tableau « Avis de l’IFTH – Base de données sur les matières pour réaliser un masque https://www.ifth.org/wp-content/uploads/2020/04/base-de-donnees-matieres-resultats-dga-maj-28042020.pdf » ? Ce tableau concerne uniquement les masques lavables. La popeline 120 fils n’y figure pas. Seule combinaison validée avec de la popeline : ligne 347 » 2 couches de tissu popeline 100% coton 31,5x 23,5 Nm 50/50 en 110 g/m² », pour un masque catégorie 2. Concernant la percale (80 fils), en ligne 22 : « 2 couches Percale 80 fils non lavé Ne 40/1×40/1 110 fils/inch x 90 fils/inch soit 44 x35 fils/cm en Nm 68/1 Ch et Nm 68/ TR ». Savez-vous à quoi cela correspond exactement ? En tout cas, merci, j’essaie de mettre à jour régulièrement mes articles. En attendant de pouvoir le faire, j’ai ajouté un encart pour le préciser.
bonjour,
Tout d’abord merci pour votre document vraiment intéressant car je suis novice en la matière…..
Je fais des masques maison avec du tissu non tissé 2 couches 100% polypropylène spun 60g (proposé dans tableau AFNOR)
J’ai eu moi aussi des doutes sur le lavage de ce produit.
Compliqué pour trouver une réponse….on voit de tout sur les sites..
J’ai donc contacté AFNOR SOLUTIONS à ce sujet.
Extrait de leur réponse : le document AFNOR SPEC fixe comme critère qu’un masque barrière doit à minima être en capacité de subir 5 lavages et séchages. Seuil minimal réaliste, selon les experts réunis, pour un masque réalisé à partir de tissu non professionnels..etc…
Voilà….
Je voudrais essayer d’améliorer mes masques : 2 couches PP non tissé SPUN 60g/m2 et intermédiaire avec lingette non tissée 70 % viscose et 30 polyester -80g/m2 ..A VOIR
Peut-on trouver un tableau avec mention des masques tissu systématiquement réutilisables et jetables ?
Merci pour vos infos bien utiles..
NB ; j’ai essayé de trouver tissus SMS ….cela semble impossible car ce tissu serait envoyé en priorité dans les services hospitaliers ..
Prenez soin de vous
Bonsoir, merci, je suis ravie que cela puisse vous être utile. Pour des masques réutilisables (au minimum 5 fois), l’AFNOR ne fournissant plus de tableau, je me base uniquement sur celui de la DGA/IFTH/EURAMATERIALS/TECHTERA. Il est régulièrement mis à jour (encore le 6 mai). Les données sont affinées, le tableau s’agrandit, de petites erreurs sont corrigées. Effectivement, les feuilles de stérilisation en SMS ou en SMMS sont avant tout destinées à l’hôpital. A ma connaissance, seul un fabricant livre éventuellement les collectivités, selon ses stocks, car l’hôpital reste prioritaire, c’est normal. Où vous êtes-vous procuré du polypropylène spun 60g/m2 ? Merci d’avance de votre partage. Portez-vous bien.
Bonjour, votre article est super ! J’ai consulté tous les documents auxquels vous faites référence et votre synthèse est très utile ! Pouvez-vous par contre me dire où je peux acheter de la viscose non tissée lavable ? Pour l’instant je n’ai trouvé que des draps à vendre dans cette matière. Par avance Merciiiii
Bonjour, merci beaucoup de votre retour, je suis ravie que cela puisse vous aider 🙂 Concernant la viscose non tissée : effectivement, sur les sites spécialisés étoffes je n’ai vu comme vous que de la viscose tissée. J’essaierai d’aller dans un magasin de tissus la semaine prochaine, maintenant qu’ils sont de nouveau ouverts. A priori, la viscose non tissée peut se trouver sous forme de feutrine. Mais il faudrait qu’elle soit très fine pour correspondre à du 130g/m2. Sinon le risque est de se retrouver soit avec un ensemble peu respirable soit trop rigide avec des fuites… On se tient au courant !
Bonjour,
Vous indiquez à juste titre, que la microfibre est non conforme au niveau de la « respirabilité ». J’ai pour ma part des serviettes Polyester/Polyamide servant au séchage « rapide » des cheveux. Est-ce considéré comme une matière microfibre ?
Merci pour votre réponse et bravo pour vos infos et analyse très utiles !
Bonjour, merci de votre message et de vos encouragements 🙂 . Oui, la microfibre correspond généralement à un mélange Polyester/Polyamide, dans des proportions variables. Parfois d’autres fibres en compléments mais cela paraît assez rare. Les serviettes que vous décrivez pour le séchage rapide des cheveux, les draps de plage de certains magasins de sport, les lingettes réutilisables pour nettoyer les lunettes, etc. sont en matière microfibre, plus ou moins dense. Bonne continuation à vous.
Bonjour !
Qu’est-ce qu’un textile non tissé 400g ? D’autre part, comment se fait-il que l’AFNOR revoit sa copie sur les tissus à utiliser (ex popeline), les tests effectués ne sont donc pas validés une fois pour toutes ? Merci pour votre éclairage et votre aide !
Bonsoir, je ne sais pas mais ce doit être très épais. Il est d’ailleurs noté non-conforme dans la base de données de la DGA. Concernant le document AFNOR : les rédacteurs avaient annoncé dès le départ qu’il y aurait des mises à jour assez rapidement car le document a été rédigé dans l’urgence. Et effectivement, on en avait bien besoin. Les tableaux de tissus et intissés ne figurent plus dans la v 1.10. Il est sans doute plus pertinent en effet de renvoyer vers la base de données DGA qui est en constante évolution (si j’ai bien compris en fonction des résultats des nouveaux matériaux testés). Mais l’AFNOR précise que les masques en tissus conçus selon les préconisations de la v 1.0 sont toujours valables et sont à considérer comme faisant partie de la catégorie 2 des masques barrières grand public (filtre au moins 70% des particules de 3 microns). On retrouve de la popeline dans la base de données DGA (sauf la « 120 fils »). Conforme ou non selon les combinaisons. Bonnes recherches.
Bonsoir
Vous parler d’un fournisseur de tissu SMS, quel est-il ?
Merci
Bonjour, Ahlstrom-Munksjo. Bien à vous.
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre article qui est très clair.
J’ai quand même une question : dans la FAQ d’afnor, ils conseillent ceci :
« Pour réaliser un masque de catégorie 2 (70% de filtration) :
couche 1: coton 90g/m2
couche 2: non tissé 200g/m2″
couche 3: coton 90g/m2 »
Ce ne sont pas les mêmes grammages mais est-ce que se sont des équivalences ?
Merci pour votre réponse
Bonjour,
Merci de votre message. Afin de mieux vous répondre, pourriez-vous me préciser votre question ? sur quels grammages et équivalences porte votre question ? Merci. Au plaisir de vous lire.
Bonjour,
J’ai vu la même chose sur le site de l’afnor
coton 90g
non tissé 400g
coton 90g
Le souci s’est où trouvé du non tissé de 400g et coton? La popeline 100% coton ?
j’avoue être totalement perdu, je ne sais plus comment faire mes masques
merci à vous pour votre aide
Bonjour,
Trouver le non-tissé est effectivement le plus compliqué. Cependant, pour un usage de masque barrière grand public, pour faire vos courses par exemple, dès lors que tout le monde porte un masque, la technicité a moins d’importance. C’est sans doute la raison pour laquelle l’AFNOR ne précise pas le type de non-tissé requis mais juste le grammage (200 ou 400g/m2, pour un masque de type II ou I). En cas de difficulté, l’AFNOR donne une alternative :
« A défaut d’avoir accès à ces étoffes, misez sur la complémentarité: le filtre est plus efficace si l’on choisit trois étoffes différentes
1 coton épais, type torchon de cuisine
1 polyester : type t-shirt technique, pour le sport
1 petit coton : type chemise »
Attention, pas de tee-shirt jersey (le tissu ne doit pas être « élastique » sous peine bien sûr d’ouverture des mailles).
Les points forts – Optimiser :
– Respirabilité
– Ajustement
– Manipulation : hygiène des mains, ne plus toucher au masque une fois en place (possible si respirable et bien ajusté), petit sac plastique pour le transport du masque avant lavage)
– Entretien.
Pour s’en souvenir, appelons cela : « optimisez la RAME » ! Faites passer !!!
Merci pour cette excellente revue de bonnes pratiques et d’exigences minimales. Tous les conseils sont bon à prendre. Je pense toutefois que si on veut vraiment des masques pour tout le monde, il faut un peu lâcher du lest. Je viens d’acheter de la popeline comme suite aux reco Afnor, et maintenant c’est plus bon ?? Ils ont besoin de certitudes pour engager leur responsabilité, ça se comprend. Mais franchement, en pratique l’essentiel est la barrière physique, le tissu respirable quelqu’il soit (en s’aidant de la base de données), et un filtre amovible accessible à tous. C’est ma philosophie du moment. Mieux vaut des masques imparfaits pour le maximum de personnes, que des masques parfaits dont les matériaux sont impossibles à trouver.
Bonsoir,
Oui, pour le grand public, je vous rejoins tout à fait. Si tout le monde portait (correctement) un masque barrière, alors on se protègerait les uns les autres par le simple effet anti-postillons. Pas de postillons directs projetés dans l’air inspiré par les autres ; et pas de postillons sur les mains ou les objets d’où une contamination manuportée limitée. Porté correctement = couvrir le trio nez, bouche, menton ; ne pas manipuler le masque mais uniquement les attaches ou se laver les mains s’il a été manipulé ; nettoyage/désinfection du masque ; hygiène des mains ; élimination dans une poubelle fermée… Les médias parlent peu de ces bonnes pratiques pourtant simples, c’est dommage. Finalement, pour quelles matières avez-vous opté ? Bonne continuation.
bonjour, merci pour votre article extrêmement bien documenté, et pour vos conseils.
j’ai entendu dire qu’on pouvait utiliser du voile d’hivernage pour plantes (dans toutes les bonnes jardineries),en couche filtrante dans des masques en tissu avec poche, car c’est du polypropylène avec un grammage de 10 à 100g/m2. Ce PP subit un traitement anti-UV. Qu’en pensez-vous?
Bonjour et merci pour votre retour. Dans le doute je n’utiliserais pas de voile d’hivernage. Si c’est l’effet anti-postillons qui est recherché, cela pourrait convenir de par le caractère hydrophobe du PP. En revanche, aucune garantie sur la qualité de filtration. Celle-ci est peu liée au grammage mais davantage à la technologie utilisée pour faire ce non-tissé (que je ne connais pas pour un voile d’hivernage). Mais surtout, ce qui me paraît plus préoccupant, c’est le traitement anti-UV. Il faudrait connaître quel est ce traitement pour avoir une idée de l’innocuité ou non. Bien à vous.
Bonsoir,
Tout d’abord un grand merci pour votre article qui est une aide précieuse pour la novice que je suis!
J’aimerai fabriquer des masques réutilisable et j’ai constaté ceci sur le site de l’afnor :
« Ce que l’on peut conseiller :
Pour réaliser un masque de catégorie 1 (90% de filtration) :
couche 1: coton 90g/m2
couche 2: non tissé 400g/m2
couche 3: coton 90g/m2 »
Pour les couches en coton, c’est OK, je pense avoir trouvé la bonne matière…
Mais pour la couche de non tissé je ne vois pas à quoi peut correspondre 400g/m2 (sauf un matériaux très Epais mais introuvable sur internet)
Ma question est: est il possible de remplacer par un non tissé 70g ou 100g en multipliant les couches (par exemple 4 couches de 100g pour faire les 400g selon leur conseil) ? Est ce que l’efficacité sera la même ou non ? Est ce utile ou pas ?
Cette couche intermédiaire me pose problème 😅
Merci d’avance pour votre réponse et votre aide !
Bien à vous
Bonjour,
Je suis ravie que cela puisse vous aider. En principe, oui, on peut utiliser plusieurs couches fines pour augmenter le grammage final souhaité. Néanmoins, je ne suis pas fabricante de non-tissé. Il se peut qu’il y ait des exceptions. Toutefois, piste fournie par l’AFNOR, dans le paragraphe qui suit celui que vous citez :
« Plus technique :
Couche 1 : 100% coton 115 g/m²
Couches 2, 3 et 4 : 100% pp (polypropylène non tissé) spun bounded NT-PP 35 g/m² (très fine),
Couche 5 : 100% coton 115 g/m² ».
Il s’agit ici d’utiliser 3 couches de non-tissé 100% polypropylène spun bounded 35 g/m2 (= 105g/m2) entre 2 couches de tissu coton 115g/m2.
Notez que le type de non-tissé est précisé ici (100% polypropylène spun bounded). Car tous les non-tissés ne sont pas en 100% PP en technologie spun bounded. Reste à le trouver…
Vous trouverez aussi quelques éléments de réponse, j’espère rassurants, dans la réponse précédente que j’ai postée il y a quelques minutes.